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Les thérapeutiques médicamenteuses en psychiatrie
5 novembre 2012

Pourquoi ne sommes-nous pas égaux devant les antidépresseurs ?

On le sait, les antidépresseurs exigent un certain délai pour agir. En pratique, au minimum deux semaines. Mais, il existe des phénomènes de sensibilité individuelle et certains patients sont résistants à ce type de traitements. De récents travaux de neurobiologistes permettent désormais de mieux comprendre pourquoi certains déprimés demeurent réfractaires à certaines catégories d’antidépresseurs.

 

Nouvel examen non traumatique, la tomographie par émission de positrons (TEP) est utilisée depuis quelques années par les chercheurs pour explorer le fonctionnement du cerveau. Cette technique, qui mesure les modifications du métabolisme cérébral, est employée tant en neuropsychologie, pour comprendre les zones cérébrales impliquées dans le déroulement de telle ou telle tâche, qu’en neurobiologie. Est-ce que la dépression est une maladie. Bipolaire. Comment vaincre la dépression.

Des images du cerveau grâce à la TEP

C’est cet outil que vient d’utiliser l’équipe du Dr Helen Mayberg à l’université du Texas de San Antonio pour étudier la réponse à un antidépresseur très prescrit dans le monde : le Prozac. Le Prozac agit principalement en modifiant le métabolisme d’une substance impliquée dans la transmission entre les cellules nerveuses, la sérotonine. Pour mieux comprendre ses effets, les chercheurs ont analysé les changements du métabolisme cérébral sous TEP chez 15 vétérans américains sévèrement déprimés, selon que ces patients avaient pris du Prozac à dose usuelle ou un placebo.

Quand le cerveau fait de la résistance

Au vu des résultats observés, il apparaît que la réponse au Prozac s’accompagne en quelques semaines d’une modification caractéristique de certains circuits neuronaux dans le cerveau. En revanche, chez les malades non répondeurs, ces changements, qui traduisent une certaine capacité d’adaptation des aires cérébrales aux effets de l’antidépresseur, ne se produisent pas. En clair, il semble donc exister une certaine résistance biologique au fait d’être sensible ou non à un médicament antidépresseur.

Les neurobiologistes sont parvenus à analyser ces changements dans le détail. Ainsi, il est apparu que chez les malades répondant au Prozac, l’amélioration clinique s’accompagnait à la sixième semaine d’une augmentation du métabolisme dans le cortex, zone du cerveau mise en jeu dans les mécanismes de la pensée et la motricité, et d’une diminution dans d’autres zones comme les aires limbiques, responsables des émotions, ou l’hippocampe, qui intervient dans la mémoire. Comment guérir la dépression. Les catégories de dépressions et leur traitement. Les préparations contre le stress. En revanche, chez les patients insensibles au Prozac, de tels phénomènes n'étaient pas observés et les modifications cérébrales demeuraient globalement similaires à une et six semaines.

Vers un traitement à la carte

Ces données sont intéressantes, car elles laissent imaginer la possibilité de moduler, dans l’avenir, les traitements médicamenteux en fonction des caractéristiques des différents patients, en choisissant un produit plutôt qu’un autre, et en jouant sur les doses.

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